Chaussures à bascule pour lombalgie

Chaussures à bascule pour un dos plus fort?

 

Bonjour à tous, ici Fred le Kiné,

je vais, aujourd’hui, développer cet article que j’ai trouvé dans le site pourquoidocteur.fr sur le mal de dos et bien évidemment, des adjuvants qui peuvent favoriser la diminution de vos symptômes cliniques.

Donc, je suis tombé sur cet article avec un titre alléchant « mal de dos, des chaussures miracles contre des douleurs chroniques ». Donc, déjà, je tiens à signaler que l’on va s’adresser à des personnes qui ont des douleurs chroniques.  Donc, ce ne sont pas des personnes qui ont mal de façon aigue, c’est-à-dire 1-2-3 jours et puis ensuite la douleur disparait. Donc ce sont des personnes qui souffrent depuis, au moins, 3 mois du dos et qui n’arrivent pas à diminuer leur douleur.

Alors, le matériel utilisé ça peut être du marketing, donc c’est pour ça qu’on va en discuter dans cet article, c’est ces chaussures à bascules, on va le voir dans l’article scientifique, qui va permettre ou pas de valider cette hypothèse avec ce port de chaussures à semelle convexe. Donc, l’article, je vous le passe rapidement, mais, il parle d’une nouvelle étude qu’on va aborder, tout à l’heure, dans quelques secondes, sur l’efficacité de cette chaussure à semelle, en fait, qui renforcerait les muscles du dos et, par conséquent, qui permettrait de diminuer les douleurs au niveau du bas du dos. Ensuite, il y a, développé dans cet article, la campagne de Ameli.fr, c’est-à-dire de la Sécurité Sociale, mais, là, il y a une information erronée puisque ils parlent que la CNAM a insisté sur le fait d’avoir un dos musclé. C’est absolument pas ça. Le message de la CNAM, vous pouvez le lire ici, en fait, c’est axé uniquement sur le mouvement et sur le fait de bouger de la façon que l’on veut, que ce soit sous forme de marche, sous forme de natation, mais il n’est absolument pas question de musculation dans ce petit teasing de la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie. Alors, puisque l’on nous vend que cette chaussure va permettre de diminuer et de muscler les muscles du dos, on va regarder attentivement cette étude. Donc je vous ai préparé, déjà et préalablement, une analyse de cet article. Donc, article quand même scientifique qui est sorti dans Clinical Rehabilitation, c’est un article qui est assez récent puisque, me semble-t-il, c’est sorti en 2018. A confirmer. Oui il a été accepté le 23 décembre 2017, et le temps qu’il soit publié, donc c’est bien un article qui a été publié très récemment par, quand même, un journal qui a une légitimité scientifique avec des auteurs qui, me semble-t-il, qui sont espagnols. Alors, oui, Valence, Espagna, nous sommes bien d’accord.

Alors, si on analyse cette étude, puisque le but c’est vraiment de valider ou pas l’hypothèse que c’est vraiment des chaussures miracles contre les douleurs chroniques. Donc, j’ai repris l’étude scientifique, alors on a des critères d’exclusions qui font qu’on va supprimer de cette étude, bon, des pathologies qui sont beaucoup plus complexes et qui ne sont pas des pathologies chroniques des lombaires. Ensuite, on a un échantillon de personne très large, de 18 à 65 ans. Et on va travailler sur deux groupes, un groupe « contrôle » et un groupe qui va avoir une pathologie lombaire chronique encore une fois. On va ensuite, dans cette étude-là, par l’électromyographie, analyser l’activité musculaire des muscles abdominaux et également, des muscles lombaires, avec un questionnaire qui permet d’évaluer le handicap par rapport à cette douleur. Donc c’est un test qui est validé en langue espagnol, mais peu importe pour cette étude-là. Donc, ici, vous voyez bien le type de chaussures à bascules qui va, qui devrait, favoriser le travail musculaire des érecteurs de la colonne vertébrale, en l’occurrence, les muscles dorsaux de toute la colonne, lombaires, dorsal et cervicale. Qu’est-ce que vont faire les deux groupes ? Les deux groupes vont porter pendant une durée déterminée préalablement les chaussures spécifiques que vous aviez sur cette photo-là. Et des chaussures que l’on peut appeler plates qui sont, dans ce cas-là, des John Smith classiques. Et chaque groupe, le groupe sain ces chaussures à bascule puis des chaussures plates ; et le groupe porteur de pathologie lombaire va aussi porter, de façon alternative, ces deux chaussures-là. Et ensuite, on va regarder, on va analyser l’activité musculaire des muscles dorsaux, l’activité musculaire des muscles abdominaux et, également, la mobilité au niveau de la colonne lombaire. Voilà le but de la technique. Ici on a la description de la population avec une population qui est, dans le groupe « contrôle », un petit peu plus âgée, mais c’est vraiment très léger donc ça ne remet absolument pas en cause l’étude. Et ensuite, on a ce qu’on appelle le BMI c’est-à-dire le poids de la population sur la taille au carré, qui est à peu près la même dans le groupe « contrôle » et dans le groupe porteur de pathologie lombaire. Alors, les résultats que l’on a trouvé dans cette étude, je passe un peu rapidement le design, ces résultats avec, vous pouvez retrouver cet article avec, ici, ce que l’on appelle une significativité,   c’est-à-dire que là, il est prouvé des différences statistiques donc qui pourraient aller dans l’hypothèse et qui valideraient bien que ça permettrait de diminuer les douleurs chroniques. Donc on a un certain nombre de significativité, notamment, que l’activité lombaire des patients porteurs de ces chaussures-là, permettrait de diminuer les douleurs au quotidien. Donc ça c’est une certitude, en sachant que cette étude doit quand même être critiquée, et elle est critiquable. Au niveau de la méthodologie, on a vu qu’il y avait un groupe « contrôle » et un groupe porteur de pathologie donc ça c’est méthodologiquement bien fait. Par contre, au niveau des limites, on a une petite population puisque l’on a que 20 personnes dans chaque groupe. Je ne sais pas si je vais le retrouver ici. Oui, on l’a ici, donc 20 personnes dans le groupe « contrôle » et 20 personnes dans le groupe des patients porteurs de pathologie lombaire. Donc, un petit groupe, ce qui peut, quand même, être une limite à cette étude puisqu’il faudrait le faire à plus grande échelle, sur une population plus importante. Ensuite, dans les critiques de cet article, il y a aussi le fait que il y a un effet placebo qui a eu lieu puisque le patient, ou la personne saine, est bien consciente du port, soit de la chaussure en question, c’est-à-dire la chaussure à bascule, soit d’une chaussure plate, qui n’amènerait pas davantage sur la fonction musculaire. Donc ça c’est une première limite à l’étude. La deuxième limite à l’étude, c’est qu’on ne sait pas, dans cette étude-là, combien de temps les patients ont porté ces chaussures-là, c’est-à-dire soit la chaussure à bascule, soit la chaussure plate, dans leur quotidien. Dernière limite à cette étude, on ne connait pas, en fait, la pharmacologie des patients, c’est-à-dire est-ce que ces patients ont continué à prendre le même traitement, ou bien, est-ce qu’ils diminué le traitement ou majoré leur traitement. L’étude n’apporte aucune indication par rapport à ça. Outre ces limites, mais les limites de toute façon, les biais, il y en a toujours dans les études, mais autant, quand même, les aborder. Ce qu’on peut dire par rapport aux résultats, et là on parle uniquement en terme de significativité de test statistique, le port et l’utilisation de ces chaussures permettrait de diminuer les symptômes de pathologie lombaire chronique, encore une fois. C’est-à-dire des personnes qui ont mal en permanence depuis au moins 3 mois. Donc, ça permettrait également d’améliorer l’activité des muscles lombaires, principalement, les extenseurs de la colonne vertébrale, par le port de ces chaussures à bascule. Voilà ce qu’on pourrait dire tout en conservant un esprit critique par rapport aux limites que l’on vient d’aborder. Donc, si j’en reviens au titre que nous a exposé le site pourquoidocteur.fr, effectivement, sur les chaussures miracles, et dans le cadre de cette étude, mais qui mériterait d’être un peu plus étendue sur une plus grosse population avec, également, un recueil des données par rapport à la pharmacologie en termes de médicament antalgique, effectivement, ces chaussures, permettraient de diminuer les douleurs chroniques. Quant à parler de chaussure miracle, là, je mettrais un bémol puisque ça n’a aucun effet miracle. L’effet qu’ont ces chaussures à bascule, c’est le fait d’entretenir une certaine instabilité au cours de la marche et au cours de la position debout, ce qui favoriserait, en fait, une activité plus soutenue pour essayer de rétablir un équilibre au niveau de la posture des muscles érecteurs du rachis, c’est-à-dire des muscles dorsaux. Voilà l’explication de ces chaussures à bascule qui peuvent être, dans un prochain avenir, un adjuvant thérapeutique qui peut avoir toutes les indications, encore une fois, dans les pathologies chroniques. Voilà ce que l’on pouvait dire sur cet article.

Je vous remercie de votre attention. N’hésitez pas à laisser des commentaires si vous avez des questions au sujet de cette vidéo. En vous remerciant, à bientôt. Merci.

 

 

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